mercredi 21 février 2007

Plasticines - LP1

Exactement trente ans plus tard, du rock français comme je n'en avais pas entendu depuis le premier Téléphone... en 1977.
La seule différence entre les deux albums : avantage à Téléphone pour la voix.

Pour le reste, sans copier, ces quatre donzelles rivalisent en tous points avec le soit-disant meilleur groupe français de tous les temps.
Même fraîcheur, même envie de ne pas se prendre la tête, mêmes accords basiques, même batterie binaire, même énergie. C'est plein de guitare et de batterie et c'est bon.
Vous trouverez sur leur MySpace deux morceaux tout à fait représentatifs de l'album. Mi-français, mi-anglais, les chansons oscillent des poilades à la "(Zazie fait de la) bicyclette" aux premières débauches de "Mister driver".

"Everything is under control" chantent elles ? Pas si sûr.
Le buzz parisien est énorme. Double-pages dans les Inrocks, nombreux articles, concerts dont ont entend des "j'y étais" prometteurs... Y aurait-il une "hype" parisienne ?
En leur souhaitant la même réussite que leur aîné Téléphone. La route est longue, le rock est un milieu bien macho.

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lundi 19 février 2007

Babyshambles - Down In Albion

Pourquoi parler d'un album de plus d'un an ?
Tout simplement parce que c'est un des meilleurs sortis depuis un an.

Et la personnalité de Pete Doherty explique sûrement une grande partie de cette réussite.

Été 2004 sort une grande réussite, le second album des Libertines. Alors qu'on ne donnait pas cher de la peau du groupe, il sort ce qui sera son meilleur album. Des guitares, de la rage mais surtout tous les composants d'un bon album rock. Ian Dury vous le chantera encore pendant 100 ans. Rien de mieux que le "Sex and drug and rock'n'roll" sur de belles et jeunes gueules pour réussir une bombe.
Mais la drogue finira par tuer le groupe. Les Libertines ne sont plus. La question taraude une partie de la presse anglaise. Lequel de Barat ou de Doherty détient le génie entre ses mains ?

La réponse se fera attendre.
Elle pencha largement en faveur du "plus" raisonnable Barat qui avec ses "Dirty pretty things" fera illusion sur scène et par radios interposées jusqu'à la sortie de l'album. Certes il s'agira de bruit et de fureur mais nulle trace du génie.
Mais le disque que sortit Pete Doherty avec ses Babyshambles à la fin de l'année 2005 avait déjà mis les pendules à l'heure. S'il y a du génie quelque part, c'est en lui. Il chanta "The man who would be king" et le devint malgré lui. Ou plutôt il alla où il faut pour tout rafler.
Paroles finement ciselées, mélodies simples et imparables, une voix, une gueule, une guitare et une attitude rock comme on n'en croise plus guère que dans les cimetières. Le marketing et le business auraient tout lissé et policé ? Tout mais pas Pete qui, même s'il ne vend pas des millions de disques se permet de pondre le meilleur album rock de ces dernières années et de traîner les poches pleine de poudre au bras d'une des soi-disant plus belle femme du monde.

Et l'album ?
Un bijou avec, bien entendu, le cartonnesque "Fuck forever" mais surtout les plus essentiels "La Belle et la Bête", "Killimangiro" ou une belle dédicace "What Katie did next".
On pourrait promouvoir tous les titres de l'album en single promotionnel, ou presque.

Mais là où le bonhomme déploie tout son talent c'est à la fois sur scène (quand il y arrive) et dans l'intimité la plus stricte. Et si vous avez l'occasion d'écouter ses sessions de travail où l'électricité est abandonnée et qu'il ne reste que Pete et sa guitare sèche, ne vous gênez. Virez tout le monde et profitez de la soirée à l'écouter.

26 ans après sa sortie le 14 décembre 1979, on tient enfin le frère illégitime du"London calling" des Clash.

Alors pourquoi en parler aujourd'hui ?
D'abord parce que j'en ai envie.
Ensuite parce que beaucoup sont passés à côté.
Enfin parce que le single "The blinding"sorti fin 2006 promet un futur album de feu.

Alors préparons-nous en écoutant "Down in Albion".


Leur MySpace "Officiel"
Leur autre MySpace "We are the Babyshambles"
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samedi 17 février 2007

The Kooks - Inside in/Inside out acoustic

Voici le genre d'exercice qu'on laisse le plus souvent aux anciens. Quand on n'a plus rien à donner, qu'on est vidé ... on unplugg.

MTV se rachète une crédibilité artistique avec la bien nommée "MTV unplugged" où passe régulièrement du tout bon comme Cure, Radiohead ou R.E.M. par exemple. Du côté des artistes, tous les anciens y sont passés à commencer par Clapton qui n'apporta rien à son répertoire si ce n'est un album de plus. Mais au cours de cet exercice, d'autres ont sidéré comme Nirvana qui comme un dernier bras d'honneur fournit la matière à un petit chef d'oeuvre en la matière.

Rares sont les jeunes groupes à s'y frotter. Prenez des chansons bien rock, aux textes aussi fins que la tranche de la Gold ayant servi à aligner la poudre, et retirez la fougue électrique ... La plupart du temps, il n'en reste, de fait, rien.
The Kooks, fort d'un premier album électrique et fougueux que vous devez avoir dans votre discothèque, a pris le risque de foutre à poil.

Et le résultat est bluffant. Ils s'en tirent impeccablement. On se croirait revenu au milieu des années 80 où l'ami LLoyd pas encore détruit par ses dépressions, aux chansons encore sveltes, sortait coup sur coup avec ses Commotions deux album presque parfaits "Rattlesnakes" et "Easy Pieces". Une voix qui ose les montagnes russes, qui râpe un peu, qui parfois coince mais envoûte.
Les titres phares comme "Eddie's gun" ou "Sofa song" ne perdent rien de leur mordant et ouvrent les portes aux autres titres magnifiques comme "You don't love me" ou "She moves in her own way".

Un très bon complément à leur album "Inside in/ Inside out".
Le plus gros reproche à faire est que la production n'est pas à la hauteur, ce qui lui vaut ce 3,5/5 seulement. Que ces morceaux aient été enregistrés à Abbey Road ou Osaka, le son est un peu plat. Comme si le groupe avait enregistré ces bandes pour lui et devant les diamants qu'il tenait en main, avait décidé de les livrer au monde.
Merci à eux.

Ah oui j'oubliais ... Pourquoi réserver cette pépite au marché japonais ?
Alors si vous ne le trouvez pas, achetez au moins l'album "Inside in/Inside out".


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vendredi 16 février 2007

Aldebert - Les paradis disponibles

Sur son MySpace, Aldebert a 884 amis. En supposant que chacun achète quatre disques (un pour lui, un pour sa soeur, un pour ses parents et un pour sa grand-mère), il aura vendu plus de 3000 disques et pourra faire le suivant.

Je suis un peu méchant mais le garçon m'énerve. Non parce que sa musique est mauvaise, mais parce qu'à chaque fois que j'écoute un de ses albums, c'est pareil. J'écoute 3 ou 4 chansons et j'en ai marre. Pourtant je l'aime bien. Et c'est sans doute son meilleur album.

Prenons le dernier album.
"L'appétit du bonheur" est pas mal comme intro. Quelques jeux de mots sympas, une petite tranche de vie racontée avec un humour et une voix que ne renierait pas Souchon. Ok.
"L'inventaire" emballe d'entrée par son allant et sa guitare sèche qui mènent la danse. Un bon titre.
"Lulue Marlène" est très bon. Mais Souchon commence à nous trotter dans les neurones. On commence à douter. Mieux vaut écouter l'original ou rester sur Aldebert ? Comme le titre est bien vu, on continue.
"C'est comment là-haut ?". Encore un bon titre mais cette fois, c'est Florent Marchet qui nous interpelle.
Et là ça fait clic dans la tête. Aldebert c'est le petit gars qu'on écoute quand on a fini l'album d'un autre...

Et pourtant je l'aime bien. Et pourtant son album est pas mal. Certes certaines chansons aux continuels jeux de mots du style "mourir de manque de savoir vivre" ou "l'homme descend du songe" sont agaçantes. Mais l'ensemble tient pas mal le coup.

Allez, il y a plus mauvaises références que Souchon ou Florent Marchet.
Tiens, on est à la sixième chanson et j'ai encore arrêté le disque. J'y peux rien, c'est automatique.

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Bloc Party - A week-end in the City

Le syndrome du deuxième album aurait-il encore frappé ?

Après leur premier "Silent alarm" plein d'énergie et plutôt pas mal réussi, la sympathique bande des Bloc Party se prend les pieds dans le tapis. Ces messieurs sont attachants, sincères sans aucun doute. Mais leur nouvel album, c'est pas ça.
On a l'impression de se traîner la même chanson tout le long des 52mn du disque. Ce disque est triste. Triste comme une grosse déception.

Déjà; il avait fallu modérer la hype qui avait porté le premier album en 2005. Un bon album sans plus. Mais là, ce disque est difficilement défendable. Tout y est basique : les beats, le rythme, les claviers, les refrains, les riffs. Peut-être que les paroles s'en sortent légèrement. Mais mon dieu que l'on s'ennuie d'un bout à l'autre. Seules "Song for Clay (disappear here)" et éventuellement "Prayer" ou « Hunting for witches » nous sortiront de la torpeur/terreur dans laquelle nous plonge l'écoute.

Malheureusement les critiques seront sûrement unanimes. Moi je cherche toujours l'album qui illuminera mon début d'année.

Nul Doute que ces garçons aient droit à une troisième chance et c’est tant mieux car ils ont un putain de potentiel. Il n'y a qu'à écouter sur leur MySpace, le seul morceau de l'album précédent "Positive tension". Faisons l’impasse sur cet album et attendons le suivant.

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The Kleptones - 24 hours

Les bootlegs et mash-up ne sont pas nouveaux. S'ils sont parfois géniaux comme le "Grey album" de Danger Mouse, un mash-up du célèbre "White album" des Beatles et du "Black album" de Jay-z, ils sont pour la plupart nuls et sans saveur.

Les Kleptones se sont faits les spécialistes du genre.
Leur dernière production est vraiment très bonne.
Elle est gratuite en téléchargement sur leur site, alors précipitez-vous.

Ce concept album est un mélange de performance artistique, de culture et de talent, sans oublier la chance.

Cet album calque son concept sur le "24 heures" de la série télé : "This sounds take place between 7AM and 8AM" ... Ainsi de suite, la journée est découpée en 24 morceaux pour 24 heures. Chaque morceau recrée une ambiance de votre journée : le réveil qui sonne, il faut se lever, la sortie en boîte, les bouchons ...
Et chaque morceau est un mash-up.
Une ligne musicale tirée d'un titre connu, des paroles issues d'autres titres voire de films ou de séries télé, enfin des bruits qui reprennent l'environnement sonore de l'heure décrite.

Là où les Kleptones sont doués est que chaque morceau est homogène. On en arrive presque à oublier que c'est un habile montage.
Mais surtout, les 24 morceaux mis bout à bout forme un album homogène.
On a presque l'impression que ce sont eux qui ont tout fait.

Au détour d'un morceau, vous reconnaîtrez donc un FGTH (War), un Cure (Close to me), un Clash, un Georges Michaël (Careless whisper), un Temptation et quelques dizaines d'autres artistes suivant votre culture musicale qui devra être extra large.

Mais le plus intéressant dans cet album, c'est qu'on oublie de se demander qui chante ou qui joue ou d'où viennent les extraits de films.


Qu'attendez-vous ? Rendez-vous chez les Kleptones que les Kleptones s'invitent chez vous !


Le site des Kleptones
Le double album 24HOURS en téléchagement gratuit
Les autres productions des Kleptones en téléchagement gratuit
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Le futur ...

... n'est pas de mon ressort, comme le chante Mirwaïs dans un de ses plus beaux titres. Cependant, il est difficile de ne pas entendre la rumeur ou tout simplement les news. Entre le moment où l'on entend parler de la future perle rare, du futur album trop génial, du groupe qu'il faut aller voir sur scène et le moment où l'on tient un album dans sa main, il y a souvent quelques semaines voire quelques mois.

Combien de groupes portés par la rumeur ou le buzz se sont noyés en traversant l'Atlantique ou la Manche ?
Combien de "deuxième album" se sont transformés en "second album"* ?
Combien de "deuxième album" ne sont que bouses en vrac ?

Alors, oui, j'attends avec impatience le nouveau Bloc Party lorsqu'il est annoncé. Oui j'attends le premier album des Klaxons dont on parle depuis si longtemps mais dont on ne connaît qu'un ou deux morceaux.
Mais surtout je salive d'avance en attendant le nouveau Earlies, le nouveau Mondays, le nouveau Bashung. Ces albums dont on ne sait même pas s'ils sont en route, s'ils existeront un jour, si même un embryon d'idée a germé dans la tête de l'artiste ou du groupe.
Chaque jour où j'ouvre un magazine, j'ai toujours l'espoir de voir un entrefilet sur ceux que mes sens attendent. Et chaque jour je suis déçu.

Sauf aujourd'hui.

J'apprends qu'un nouveau disque de The Earlies est sorti.
Totale surprise. J'ai raté toutes les news à son sujet ou peut-être n'y en a-t-il jamais eu.
Vite, mes tes baskets, c'est sympa tu verras et cours le chercher.
Je ne peux plus attendre.

Pourquoi ?
Parce qu'en 2004 il sortaient "There were the Earlies" découvert pour ma part en 2005.
Un disque pas très loin du niveau des "Grace" de Jeff Buckley, "O.K Computer" de Radiohead ou "The Sophtware Slump" de Grandaddy.
Autant dire un des meilleurs disques jamais sortis.
C'est te dire si je cours vite avec mes baskets.



* Il faut reprendre ici l'utilisation de second et deuxième. Second veut dire que c'est le dernier. Deuxième veut dire qu'il y aura un troisième.

vendredi 9 février 2007

R-wan - Radio Cortex

En cette année 2000 sortait un missile de douceur, de sensibilité et d'humour. Java sortait une première galette, un mélange de musette et de rap français du meilleur effet en plein "Hawaï". Sept ans plus tard elle tourne encore sur les platines et nous n'en finissons plus de découvrir Pépette.

Sur scène, ils valaient leur pesant de yaourt et "Java sur seine" leur rendait un an plus tard un bel hommage.

Et nous avons attendu, attendu ... et "Safari croisière" est arrivé en 2003. Même si c'est un bon disque, il n'était pas à la hauteur du premier mais quelques boulangères plus loin, nous étions sous le charme.

Et depuis, plus rien. Plus de scène, plus de disque, plus de radio.
Dis-pa-ru ... ils ont disparu, on les a jamais revus !
Et au détour d'un bac, chez mon cher et tendre disquaire qui me permet d'acheter les dernières nouveautés d'occasion à 30% moins cher ... Je vois un gros sticker "Java" sur un disque que je ne connais pas.
Ni une ni deux, je le mets dans ma besace puis sur ma platine.
Et le plaisir monte petit à petit. R-Wan vole de ses propres ailes pour une galette. On a quitté le bal musette pour une production plus volumineuse. Mais sur la longueur des 19 morceaux, il manque un liant. On prend beaucoup de plaisir à écouter "Laisse béton" du défunt Renaud mis en mots d'aujourd'hui. On croise quelques pépites comme "Ma part de toc", "Radio Cortex" et surtout les géniaux "L'âge d'eau" et "Le recyclé".

Malheureusement quatre ou cinq morceaux ne font pas un album.C'est raté pour la compil "Made In France V". Ca m'a fait plaisir de le croiser à nouveau, mais j'ai hâte qu'il retrouve le groupe.

Son MySpace
Le site de Radio Cortex

vendredi 2 février 2007

Walk the line

Avoir du cash ne suffit pas à faire un bon film.

Bien sûr Joaquin Phoenix et Reese Witherspoon sont parfaits. Mais deux acteurs qui endossent bien leur rôle ne fait pas un film.
L'histoire de Johnny Cash n'a rien d'exceptionnel sauf pour Hollywood peut-être : un père alcoolique, un frère qui meurt dans ses bras, de la drogue à plus savoir qu'en faire, des filles et une success story à l'Américaine. Et pour couronner le tout, et en ces temps protectionnistes aux Etats-Unis, c'est important, une fidélité de 30 ans à sa deuxième femme June qui meurt quelques semaines après lui.
Rien que d'en parler, j'en ai la larme à l'oeil.

Cela aurait pu être un bon film, mais il se trouve que ce n'est qu'un mélo de plus avec de belles couleurs mais peu de cinéma.
Un mélange entre documentaire et fiction à la gloire de la réussite et de la volonté. Je n'ai rien contre ces valeurs, mais là ça dépasse les bornes de pathos.

Pour réussir un film sur Johnny Cash, qui grosso modo n'intéresse que les Américains et quelques musiciens dont je ne suis pas, il aurait fallu être à la hauteur du personnage. Il aurait fallu des images salles, de la sueur, du son. Quitte a finir sur un champ de fleurs bleues. Nous n'avons rien de tout cela.

D'où mon incompréhension devant les critiques autres qu'américaines qui pour la plupart ont encensé ce film médiocre.

Etre à la hauteur, c'est faire comme Jean-Luc Godard filmant les "Rolling Stones Sympathy for the devil / One+One" pendant les sessions d'enregistrement ou Michael Winterbottom dans son docu déjanté sur Madchester "24 hour party people".
Là chapeau bas. Mais je reviendrai sur ces deux films une autre fois.

La fiche du film